Bestiaire de faux serpents

Aujourd’hui nous vous proposons un bestiaire atypique de créatures reptiliennes sans pattes. S’agit-il d’un supplément de jeu de rôle inédit ? Eh bien, oui et non ! Vous pouvez naturellement vous en servir pour pimenter une rencontre aléatoire de JDR, lors de l’exploration d’une zone inconnue. Mais il s’agit d’animaux bien réels de notre bonne vieille terre.

Contrairement aux apparences, aucune de ces créatures n’appartient au groupe des serpents. Ils s’agit cependant bien exclusivement de reptiles ; cependant, ce sont des exemples de convergence évolutive (aussi appelée homéomorphisme), ces différents sauriens ayant tous fait le choix, à des époques et pour des raisons différentes, de s’abstenir de se déplacer avec des pattes.

Voici donc une sélection de théropodes apodes, tous terrestres, tous reptiles, avec une brève description de chacun. La nature est douée d’une originalité et d’une créativité sans limite. Un bon MJ serait avisé de s’en inspirer, alors n’hésitez pas à imaginer des sous-espèces de dragons et d’orques improbables ou amusants !

L’orvet

L’orvet commun, un habitué des jardins de France
  • Ordre : Squamates
  • Sous-ordre : Anguimorphes
  • Famille : Anguidae

Celui-ci est bien connu des Européens, et relativement commun en France, bien que très discret.

Il se déplace exactement comme le serpent, par ondulations latérales. Cependant, aucun orvet n’est venimeux, et ils n’ont donc pas de crochets. Contrairement aux serpents, il peut aussi cligner des yeux.

Sa coloration est très variable en fonction de l’âge, du sexe et des variétés géographiques. La couleur du dos varie du jaune au rougeâtre, parfois bleuté, noir uni ou présentant de grandes bandes sombres. On le surnomme serpent de verre, car il peut laisser sa queue à un prédateur, tout comme son cousin le lézard.

A noter que les orvets sont très utiles dans un jardin, où ils régulent les populations de limaces et de vers de terre. Malheureusement, les chats domestiques peuvent facilement les chasser et les tuer, à moins d’en être découragés par leurs maîtres. L’orvet n’est pas très doué pour s’enfuir ou se sauver, aussi surveillez vos matous !

Orvet familier/magique : dans un JDR, un orvet pourrait fournir des bonus à l’entretien d’un jardin médicinal, ou donner des dons de clairvoyance à travers la terre.

Le dibamus

On dirait vraiment un gros ver de terre

Ordre : Squamates
Sous-ordre : Dibamia
Famille : Dibamidae

Cette famille isolée de reptiles ne compte qu’une poignée d’espèces. Ce sont des cousins éloignés de tous les autres reptiliens, lézards et serpents.

On arrive clairement dans du lourd avec une espèce peu connue !

On retrouve les dibamus en Asie du Sud-Est. Leurs femelles n’ont pas de pattes du tout, mais les mâles en gardent quelques vestiges (tout comme les orvets).

Ce sont tous des sauriens fouisseurs. Celui représenté ci-dessus appartient à une espèce totalement aveugle, ses yeux étant recouverts d’écailles opaques. Cependant, certains dibamus sont capables de voir un minimum à travers leurs paupières épaisses (même s’ils sont probablement myopes comme des taupes).

Dibamus familier : un personnage qui apprivoise ou se lie à un dibamus pourrait devenir capable de se déplacer à travers la terre, aussi facilement que son animal de compagnie. Pour Ars Magica, il relève de la Forme Terram.

L’amphisbène

On en voudrait tous un dans le salon

Ordre : Squamates
Sous-ordre : Lacertiliens
Famille : Amphisbaenidae

Lui aussi fouisseur, il a la particularité de compter quelques espèces vivipares (tout comme les vipères). La structure osseuse et l’apparence externe de sa queue et de sa tête sont difficiles à distinguer.

Ce petit animal souterrain a probablement donné source à la légende européenne du serpent à deux têtes, qui porte le même nom que lui, et qui est un lointain parent de l’ouroboros.

Détail amusant, l’amphisbène est tout-à-fait capable de se déplacer par la méthode dite « en soufflet d’accordéon », ce qui lui facilite la vie dans les galeries étroites.

Amphisbène familier : une telle créature pourrait donner des bonus de vigilance ou d’observation, puisque d’après la légende, il peut surveiller deux directions à la fois. Si vous optez pour un amphisbène réaliste, doté d’une seule tête, il pourrait tout de même accorder à son maître magicien un pouvoir de translation instantanée à portée courte.

L’acontinae

Aaah, l’Australie, ce paradis sur terre…
  • Ordre : Squamates
  • Sous-ordre : Lacertiliens
  • Famille : Scincidae

C’est une famille très grande (25% des lézards sont des scinques) et très diversifiée. La plupart des scinques ressemblent vraiment à des lézards. Ils ont cependant une silhouette plus fine et sinueuse.

Cependant, certaines espèces, notamment en Australie, comme l’acontinae ci-contre, sont totalement dépourvues de pattes. On retrouve des scinques, y compris des scinques apodes, dans les zones tropicales d’Afrique, d’Amérique et d’Asie, et même en Océanie.

Acontinae familier : un maître d’acontinae pourrait adopter la souplesse ou l’élasticité naturelle des scinques. Il pourrait s’agir d’une connexion mystique, et donc d’une agilité intellectuelle, plutôt que d’une plasticité physique.

Le pygopus

Avouez que celui-ci a une bonne bouille !
  • Ordre : Squamates
  • Sous-ordre : Lacertiliens
  • Famille : Pygopodidae

Cet animal appartient à la famille du gecko, un reptile bien connu du grand public, en particulier pour leurs pattes adhésives qui font d’eux de très bons grimpeurs.

Il est d’autant plus paradoxal de découvrir qu’il existe des espèces de geckos (comme le pygopus présenté ci-contre) qui sont totalement dépourvues… de pattes !

Les geckos sont capables d’émettre des cris, contrairement à la plupart des reptiles. En conséquence, ils ont une très bonne ouïe. Mais ils disposent aussi d’une excellente vue, et la vision est le sens qu’ils utilisent le plus pour chasser leurs proies (ce qui les distingue encore des serpents).

Pygopus familier : un maître de gecko pourrait se retrouver capable d’adhérer aux parois des murs ou aux troncs des arbres, même si son familier en est incapable. Un pygopus pourrait aussi améliorer le camouflage de son maître, voire lui donner des pouvoirs de métamorphose (de nombreux geckos étant par ailleurs capables de se fondre dans le décor).

Un commentaire sur “Bestiaire de faux serpents

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